mardi 27 décembre 2016

Le destin d'une ville

Historique de la ville de Kenitra / Port-Lyautey

 Il est important de vivre dans une ville dont on connaît l’histoire et les origines.

Les villes comme les hommes ont leur destin , Celui de Kenitra est l'un des brefs et l'un des plus ètonnants qui soient .
Kénitra est située au Nord-ouest du Maroc à proximité de l'Océan Atlantique entre Rabat et Tanger. Cette ville est construite sur la rive de l' Oued Sebou, qui prend sa source dans le Moyen Atlas et dont la longueur est d'environ 600 kilomètres. Kénitra est la capitale du Gharb riche région agricole arrosée par le Sebou et ses affluents . Elle est proche de la station balnéaire de Mehdia Plage dont les dunes bordent l'Océan.
En 1614, au moment où la Hollande se disposait à occuper le port de Mehdia (10 km) , l'escadre espagnole de l'Amiral Luis Fajardo débarquait ses troupes et s'emparait de la citadelle. El Mamoura devint alors San Miguel de Ultramar. La domination espagnole dura 67 ans.
En 1681 la place succomba face aux troupes de Moulay Ismaïl.
Avant 1911, là ou il y a maintenant une grande ville importante et moderne , il n' y avait que : La casbah , remontant à une trentaine d'années, et situait sur la route appelée "piste makhzen" (Trik Es Soltane) allant de Rabat à Fez. Elle servait de gite d'ètapes et de refuge aux troupes , La casbah de Kenitra est semblable à toutes les anciennes citadelles des Sultans du Maroc. Elle se présente comme un grand quadrilatère d' une superficie de 8169 mètres carrès entourèe d'une enceinte en pisè flanquée de tours carrées aux quatre coins et au milieu de chaque face. Elle donne l'impression d'une petite forteresse. Construite vraisemblablement en 1892 sous le régne du sultan Moulay Hassan I . On connaît l'année de son achèvement 1895. 1313 exactement selon le calendrier musulman, sous le règne du Sultan Moulay Abdel Aziz . Cette date du calendrier musulman figurait dans une inscription au-dessus de la porte d'entrée. Cette porte s'ouvrait face à la mer (vers l'ouest). Les postes de garde se tenaient sous la voûte de plein cintre. Face à l'entrée, à l'intérieur, se trouvait une petite mosquée avec un minaret. Il semblerait qu'elle ne fut jamais achevée et n'aurait jamais servi de lieu de culte. Tout autour des murs d'enceinte, à l'intérieur, se trouvaient des batiments intra-muros . Ceux ci se limitent à plusieurs pièces pour loger les soldats et les voyageurs de passage et des bniqats ( cellules ) pour le logement des troupeaux. La casba était placée sur la rive gauche du fleuve (oued) Sebou, dans une grande boucle, à 7 km à vol d'oiseau de l'océan Atlantique.
À 1350 m, à l'est de la casbah, se jetait l'oued Fouarat, dernier affluent de l'oued Sebou avant son estuaire. À proximité stagnait la merja du Fouarat (zone marécageuse). À l'ouest de la casbah, à 4 km environ, se situait la merja de Bir-Rami qui devint un petit territoire maraîcher.Vers le sud-est se situe la forêt de la Mâamora, territoire des tribus Zemmour retranchées dans la forêt de la Mâamora, barrant l'horizon sur un plateau sablonneux reposant sur des dunes quaternaires consolidées. Vestiges de cette forêt de chênes-lièges (subéraie), Outre ces tribus guerrières, on comptait deux collectivités voisines l'une de l'autre :
 - La communauté des Saknia vivant de culture et de pacage le long du Fouarat,
- Une fraction des beni Ahsen du voisinage, les ouled Oujjih installés près de Bir Rami,
Plus la tribu guerrière ou guich des Haddadas jouxtant le territoire des Beni Oujjih et installée sur la rive gauche de l'oued Sebou entre la casbah de Kenitra et celle de Mehdya, voisinant avec les Mehdia. En face, sur la rive droite de l'oued Sebou se tenaient d'autres tribus guich des Khlot et des Tliq.
Les troupes françaises débarquent en 1911 à Mehdia et expulsent les 250 indigènes qui vivent dans la casbah de Mehdia en direction de Kenitra. Ils fonderont un douar (village) tout près.
1911/1913 , une période peu sûre à cause des tribus Zemmour qui harcelaient les troupes françaises et les civils. À l'appel du clairon de la garnison, tout le monde se réfugiait dans la citadelle
Le 19 Mai 1911, le Capitaine Petitjean est tué au cours d'un engagement à deux kilomètres de Kénitra. Son corps est ramené à la casbah. Une stèle dressée à sa mémoire, près de l'actuelle usine CMCP.


Obsèques du Capitaine L.L. Petitjean ( Inhumé au Cimetière Sainte-Marie-aux-Chênes, le 18/9/1911

1913/1919, la casba devient le siège de l'administration du représentant du protectorat français le 27 juin 1913.
La ville de Kenitra va d'abord se développer en terrain militaire, compte tenu de l'insécurité qui règne dans la région.
Elle devient le siège du Contrôle civil du Rharb et des Beni-Ahsen. Là va siéger le centre administratif du territoire.
Les anciennes chambres (beniqats) sont aménagées en bureaux pour le personnel du Contrôle civil.
Mme. Marie-Louise BOULIOU, née PASSEMARD, a été la première enfant à être inscrite à l’état civil de Kénitra en 1913,
Le 27 décembre 1914 est nommé un Chef des Services Municipaux et une Commission municipale.
On y installe un service de pompes funèbres et une prison civile. On y installe aussi une école et une chapelle.
En même temps, une garnison de supplétifs marocains, les mokhaznis, est installée, encadrée par des officiers français.

La casba

La casba 1913 / 1919



  • Le mausolée du saint , Sidi Larbi Boujemaa , qui sera plus tard le patron de la future ville .
  • Et enfin le ponceau jeté sur l'oued ( rivière ) Fouarat, appelé kantrat 3li ou 3adi ( ponceau d'Ali fils d'Addi, ).

  • Kantrat 3li ou 3addi (le ponceau d'Ali fils d'Addi)

    C'est ce nom que portera dèfinitivement le hameau qui sera plus tard une ville .Le nom de 3li ou 3adi tomba dans l'oubli et la ville gardera celui de Knitra ( ponceau ) de 1911 jusqu'à 1932 , ou elle aura une autre nomination , Port Lyautey , pendant 24 ans , en hommage à celui qui l'a construit ( Le Marechal Lyautey ). Avec l'indèpendance du Maroc en 1956 , la ville reprendra son ancien nom d'origine et sera donc renommèe Kenitra .
    Le 17 avril 1911 , une insurrection populaire de grande ampleur éclata dans la Capitale Fes .. Le sultan demande aux Français d’aller y rétablir l’ordre mais il semble que ceux-ci lui ont pour le moins forcé la main. La colonne Moinier ( colonne de Fes ) entre à Fès le 21 mars. Meknès est prise en juin. En contrepartie, l’Espagne occupe Larache et Ksar-el-Kébir et l’Allemagne réagit en
    envoyant la canonnière Panther à Agadir « pour protéger ses intérêts économiques » S’ouvre alors, après ce « coup d’Agadir », la troisième crise franco-allemande à propos du Maroc, finalement réglée par le troc proposé par Joseph Caillaux qui voit l’Allemagne laisser les mains libres à la France dans le royaume chérifien contre le rattachement d’une partie de l’Afrique équatoriale française au
    Cameroun allemand .
    Le 19 mai 1911 le Capitaine Petitjean est tuè au cours d'un engagement à quelques kilomètres de Kenitra son corps est ramenè à la casba.
    Une mutinerie des tabors contre leurs officiers et sous officiers français èclate à Fes en Mars 1912 Les soldats en révolte, rejoints par leurs proches, dont des femmes, puis par une foule de plus en plus
    importante, tentèrent ensuite de prendre d'assaut les consulats, les bureaux de poste et le siège de banques.
    Tabors Chèrifiens ( Soldats du Sultan )

    Le Général Lyautey , premier résident Général de France au Maroc , après avoir débarqué le 13 mai à
    Casablanca se dirigea rapidement sur Fes .C'est alors que va se jouer l'avenir de Kenitra.


    Le Maréchal Hubert LYAUTEY

    Mehdya possède l'unique port fluvial du Maroc à l'embouchure du fleuve Sebou sur
    l'Ocean Atlantique , fermé au trafic maritime en 1795, il s'inscrit dans un passé historique ancien.
    En Juilliet 1912 , l'Enseigne de vaisseau le Dantec achève le relevé complet de Sebou depuis Mehdya jusqu'au l'ilot Sainte-Marie ( Un ilot de l'Oued Sebou , aux environs de Oueld Berjal ) à cinq kilomètres en amont de kenitra ( géodésie , topographie , sondes , observations astronomiques , et magnétiques ) .
    Ce relevé est raccordé avec le plan de l'estuaire dressé par les Enseignes de vaisseau Laporte et Lefrançois . De son coté l'Enseigne de vaisseau Lacroix entreprend un travail sur la révision des houles au Maroc . Le 12 Août 1912, le Commandant Caloni, Directeur des travaux militaires du Protectorat se rend à Mehdia après avoir fait étudier un tracé de chemin de fer en voie de 0.60 mètre touchant le Sebou à Kenitra et gagnant Meknès par la lisière Nord de la Mamora. Au départ de Kenitra, une ligne de chemin de fer à voie de 0,60 m d'écartement allait jusqu'à Mechra Bel Ksiri à l'époque où le pont sur le Sebou n'existait pas. Cette ligne de chemin de fer construite par le génie militaire constituait essentiellement un organe de transport et de ravitaillement pour les troupes. Le réseau stratégique, commencé en 1911, a été exécuté avec une rapidité remarquable. Il a été ouvert au trafic public en 1916. La tête de ligne se trouvait à Kénitra, avec des installations situées dans le quartier militaire, près d'un marabout ( Sidi Larbi Boujemaa), accolé à un cimetière musulman. La ligne suivait le tracé de la route jusqu'à Sidi Allal Tazi puis Souk El Tléta avec une gare tous les 10 kilomètres environ. De là, elle se divisait en deux. Une partie continuée vers Souk El Arba du Gharb et Lalla Mimouna avec comme terminus Mechra El Hader à 8 km de Moulay Bousselham. L'autre partie allait sur Mechra Bel Ksiri pour continuer ensuite sur Ouezzane d'une part et Aïn El Aïcha d'autre part. Durant pas mal d'années, les traces de la ligne étaient visibles, notamment :
    - Baraquement en bois de la gare de Kenitra
    - Talus et reste de gare et piliers du château d'eau entre Kenitra et Mograne au milieu de bosquets
    - Reste de piles en bois à coté du pont routier de Mograne
    - Rails sur le tablier du pont de Sidi Allal Tazi, avant que la route ne soit refaite
    - Talus, et reste de gare et piliers du château d'eau à Lalla Rheno, sur la route de Moulay Bousselham
    - Talus vers Sidi Kacem El Seghir
    - A Mechra Bel Ksiri, gares, ateliers, ancien buffet, château d'eau et voies traversant la route à hauteur du passage à niveau actuel, disparues depuis.
    Le 15 Aout 1912 , Le Général Lyautey décide d'adopter Kenitra comme base de la voie ferrée entre Salè et Fes et aussi de l'adopter d'un port qui remplacera celui de Larache qui était sous influence espagnol.
    En souvenirs du capitaine Petitjean, Lyautey choisit la Casba comme emplacement du port .
    Dès lors , l'aménagement du port est entrepris sans retard . Le Lieutenant de vaisseau Lagorio
    ( Le Port portera plus tard son nom ) , avec des moyens de fortune, fait construire , par ses marins , un poste d'accostage composé de mahonnes reliées à la rive par une passerelle sur chevalets , et qui pu servir tel quel au débarquement de la première locomotive de 15 tonnes pour la voie ferrée de 0,60 mètre . (Apparition des premiers trains à traction animale.1912).
    Ce fut l'embryon du premier appontement , réalisé par la marine puis dont le génie poursuivra les travaux par la suite .
    Le 14 Novembre 1912 , le bateau ' le Fluor ' , de 11000 tonnes , portant un chargement complet de charbon et d'approvisionnement , remonte à Kenitra et dépose sa cargaison . Le Général Lyautey décide que le 1 janvier 1913 le port serait non plus réservé à des besoins militaires mais également ouvert au commerce . Mai - octobre 1912 , il était de devoir d'organiser tout ça , le service du Domaine Makhzen a pris pour son compte 190 hectare au sud de la casba. Dès que les autorités militaires ont choisi l'emplacement du port près de la casba , des civils se sont installés tout autour de ces installations portuaires et campements militaires .
    Décembre 1912 , une réunion , entre tous les services concernés ( armée , douane etc.... ) a mis toutes les bases du plan de la ville . Trois zones ont été créées , un terrain militaire, avec casernes et logements pour les officiers et les sous-officiers, sépare la zone réservée aux européens, appelée village à celle réservée aux indigènes ( musulmans et juifs ) appelée medina .
    Le Maréchal Lyautey avait une conception personnelle fondée sur son gout de la grandeur, sur l'expérience et sur une psychologie très sûre.IL tenait avant tout à la séparation de la ville européenne de la médina : question d'esthétique, d'hygiène, question de sécurité aussi : L'exemple de Fez en 1912 l'aurait convaincu s'il n'eût été un converti préalable. Question enfin , et nous le retrouvons bien là , de respect des mœurs musulmanes :
    Les terrasses sont les seuls endroits où les femmes arabes puissent se promener et se détendre; un gratte-ciel dominant les basses maisons de la médina aurait permis des regards indiscrets et, par là condamné ces infortunés à la réclusion.
    Les européens sont interdits de louer des locaux aux indigènes par arrêté municipal du 14 septembre 1927.
    Aux termes des lettres explicatives annexées à la convention franco-allemande de 1911, la mise en adjudication du chemin de fer de Tanger à Fes ne devait être primée par celle d’aucun autre chemin de fer marocain.,Pourtant l’Allemagne avait dû admettre l’établissement rapide des voies de 0m.60 pour le transport des troupes et la pacification du Maroc. La construction des chemins de fer a été retardée par les querelles de l’Allemagne, puis par la guerre de 1914.
    La direction des Chemins de fer militaires a inauguré depuis 1917 des services de transport de voyageurs par automotrices par automotrice ou draising , avec une vitesse moyenne de 30 kilomètres à l'heure. C'est l'auto sur rail avec un ou deux vagonnets découverts.
    La voie ferrée Decouville s'étend entre Rabat, capitale administrative du protectorat, et Fez, ancienne capitale chérifienne du nord marocain.
    Le ponceau, dont Kenitra portait le nom, sera détruit en 1928 par l'ingénieur Ferras pour la construction de la ligne ferroviaire 0,60 reliant Kenitra à Petit Jean ( Sidi kacem ).

    Construction du nouveau pont sur l'oued Fouarat

    Le 1" Janvier 1913, le Port était officiellement ouvert au Commerce, et la carte du service hydrographique
    mentionne le petit port de Sebou et le nomme Port-lagorio .
    Un petit appontement en bois de 40 mètres de long fut créé par le Capitaine du Génie Naquet - Laroque.
    Une grue à main, d'une force de 6 tonnes, pour débarquer les colis lourds, fut installée le long du fleuve;
    4 mahonnes, d'une portée de 100 tonnes, de l'arsendl de Toulon, furent amenées du Port de Rabat, ainsi que quelques
    barcasses. Voilà ce qu'était, en 1912, l'ozzlillage économique du Port de Kénitra. Bien entendu, point de quais.
    Un seul magasin en tôles servait à l'emmagasinement des marchandises, en même temps qu'il abritait le bureau des Douanes.
    Le Lieutenant de vaisseau lagorio ne savait pas que , vingt six ans plus tard , soit en 1939 son appontement serait le second port du Maroc .
    Le 19 dècembre 1914 , Lyautey apposait son paraphe vigoureux sur le plan de la ville future qui lui ètait soumis .

    8 Novembre 1942

    Le 8 novembre 1942, les forces américaines débarquaient à Casablanca, Safi, Fédala et Mehdia.
    C'est l' "Opération Torch" -nom de code- ou la "Guerre des Trois Jours". Mais le Général Noguès, Résident Général de France, fidèle au Maréchal Pétain, décida de résister aux forces américaines, malgré la position contre de S.M. Mohammed V qui avait refusé de se replier sur Fès, comme le lui avait demandé le Général.
    A port-Lyautey le 8 novembre 1942, le 1er RTM fut alerté brusquement de nuit à la suite du débarquement, totalement inattendu des forces américaines. Il reçut comme mission impérative après un certain flottement du commandement de rejeter immédiatement les éléments qui venait d'être mis
    à terre à Médhia, plage de Port-Lyautey. Le colonel Petit se trouva ainsi confronté au conflit qui opposait son sens du devoir à ses sentiments et comprit aussitôt les graves et douloureuses conséquences des mesures qu'il devait prendre pour accomplir sa mission. Les décisions prises
    ne furent pas contestées, car pour les cadres du régiment l'obéissance aux ordres des chefs légitimes était un devoir absolu, indépendant des sentiments personnels .
    A Mehdia, jusqu'à l’embouchure de l'oued Sebou, des troupes françaises et des goumiers marocains sont bien postés derrière leurs batteries de canons et leurs mitrailleuses.
    9 000 hommes et 65 chars, débarquèrent pour s'emparer de la base aérienne du Port Lyautey.
    Les combats sont violents et les Américains souhaitent préserver hommes et matériel. Le général de division Lucian Truscott, en charge du secteur, envoie le colonel Demas Craw à l’intérieur de la ville pour négocier avec le quartier général français de Port-Lyautey. La Jeep au drapeau blanc passe un premier barrage, mais se retrouve sous le feu du second. Craw est tué et sera décoré à titre posthume.le major PM Hamilton, qui parlait couramment le français.qui venait avec le colonel Craw, en parlementaires, sera maintenu au quartier Buchaillard du 1er R.T.Mainsi que leur chauffeur Correy de la compagnie B du 540¥ pris sur la plage avec son jeep .
    La dépouille du colonel Craw est conduite à la salle mortuaire de l'hôpital de Port-Lyautey et couverte par le drapeau étoilé qui orne sa propre voiture.le 31er régiment du génie, aux ordres du lieutenant-colonel Peschaud du Rieu, tient la zone du port et l'unique pont, dont une partie sera détruite pour empécher les américains de passer.
    Le 10 novembre 1942, après avoir été investie par les forces américaines, la défunte B.A.N fut renommé « Craw Field » par l’état major américain, du nom du colonel Demas T. Craw, officier de liaison USAAF auprès du général Truscott , commandant en chef de l’Opération Torch, tué fâcheusement par un tir de mitrailleuse des forces vichystes alors qu'il venait parlementer.
    Du 8 au 11 novembre, près de 200 soldats français et goumiers marocains perdent la vie entre Mehdya et l’embouchure du Sebou, et 88 GI’s tombent sous leurs balles.


    L'USS Dallas qui attaqua la base navale française .
     
     
    Avant de débarquer les américains ont lancè des tracts aux populations en arabe et en français


    Pendant l'été de 1946 , un immense incendie de la foret Mamora, de chenes-lièges , dû à un chergui ( vent chaud ) , avait anèanti des bidonvilles , on voyait de la fumèe noire s'èlevait dans le ciel de Kenitra , à des kilomètres . L'aide apportè par les soldats amèricains de la base navale pour ètouffer les incendies est considèrable . Après cet incendie des maisons furent construites par la municipalitè, ce quartier portait le nom de " Maisonettes municipales " un autre fut construit aussi par la Compagnie Immobilère Franco-Marocaine "CIFM" , appelè Diour Jdad " les nouvelles maisons " . Un important bidonville fut èrigè , Douar Rjafallah "Espoir en Dieu" Le dimanche 8 décembre 1946, Moulay Hassan, (future Hassan II) prince impérial et héritier proclamé du sultan Mohammed Ben Youssef, visite la base américaine , invité par le commandant de la base , le capitaine de vaisseau Dudley, L’amiral Mariani estime que cette visite entre dans une opération ourdie par les Américains et se plaint qu’il « aurait dû être consulté au préalable sur l’opportunité d’une semblable visite ». La situation de Port-Lyautey en 1946 est particulièrement délicate et risque à tout moment de déboucher sur un litige entre la France et les Etats-Unis. « Le maintien actuel de l’occupation militaire est en effet contraire aux accords signés et, d’autre part, il ressort de divers renseignements que l’US Navy serait décidée à conserver cette base », souligne alors un rapport secret militaire français. A partir de janvier 1948 les Américains restituèrent officiellement la base aux français, pour eux « The French naval Air Station was fully recommissioned » le transfert d’autorité eut bien lieu et les trois couleurs flottèrent à nouveau en haut du mât de pavillon. La base redevenait par principe sous commandement français, prérogative assuré selon la tradition par un officier supérieur de l’Aéronautique navale, mais comme il se devait d’avoir un grade supérieur à son homologue américain, souvent un major, ce ne fut pas toujours possible et le dernier commandement de la base fut assuré par un officier du service général de la Marine nationale provenant de la spécialité de canonnier... . 1949, la Compagnie des Chemins de Fer du Maroc: 10 villas ont été construites pour le personnel européen, tandis que la construction de 20 logements pour le personnel marocain est projetée. Dès septembre 1949, le North American Savage est en service et les essais de Neptune (Le premier et seul appareil utilisable pour le bombardement nucléaire) sont stoppés mais néanmoins, le Savage et le Midway ne sont pas spécialement fait pour s'entendre et les AJ-1 ne sont embarqués que pour exercices et laissés à terre en temps normal c'est à dire à Port Lyautey au Maroc. En 1950, les Français ont utilisé des terres collectives des Haddada pour agrandir la base aérienne de Kénitra, en échange de la construction de maisons pour la tribu. C'est en novembre 1951 que l'agence United Press annonça la première, à la stupéfaction des milieux politiques et militaires européens : "La marine américaine aurait établi un important dépôt de bombes atomiques à la base aéronavale de Port Lyautey, Maroc. Les amèricains en cette même année aggrandissent eux aussi la base et on peut compter la prèsence de 10000 Gi'S et 8000 employés civils marocains, français et étrangers. ( La plus grande prèsence de soldats amèricains en ètranger après le Japon )

    Historique ( fin )


    La Base américaine Craw 

    En 1952, la Joyeuse Union de Port-Lyautey achète un terrain situé entre la rue du SEBOU et la rue de SEBTA, et elle y construit une salle de gymnastique. (Actuel atelier électrique de première année). Deux ans plus tard, en 1954, le terrain de basket de cette association est homologué comme stade fédéral : · Stade de 28 m x 15 m, · Tribune de 120 places assises, · Pelouse de 100 places assises et 400 debout, · Éclairage pour jouer en nocturne. Le mardi 22 janvier 1952, au petit matin, le capitaine de corvette Mellet fit décoller un Lancaster « bleu royal» de Saint Eval en Grande Bretagne pour rejoindre Port-Lyautey. Les 1 800 km furent effectués en 5 h 45 à pleine charge (15 hommes plus des bagages et de nombreux rechanges). Ce fut le premier Lancaster de l'Aéronautique Navale à toucher le sol marocain. Le 31 Décembre 1952 le Pacha de Port-Lyautey Moulay Hassan Charif d’Ouazzane est suspendu par les autorités françaises de ses fonctions pour son refus de juger des notables nationalistes de la ville . Moulay Hassan Charif d’Ouazzane, est issu d’une grande famille de chorfas de Tanger, famille ayant marqué l’histoire du Maroc (Dardmana). Il est le fils de Moulay Ali Charif d’Ouazzane, fils de Moulay Abdeslam dont le Mausolée est à Haoumat Bni Idder (Tanger) et de l’anglaise Emily Keene. Son pére moulay Ali dit de Tanger, fut envoyé à SAUMUR et servit en Algérie aux Chasseurs d'Afrique comme officier, pendant plusieurs années. Il se retira à TANGER pour surveiller ses intérêts, fût chargé de mission à plusieurs reprises, par le Protectorat Moulay Hassan était de la premiére promotion de l'école militaire de Dar El-Beïda, créée par le général Lyautey fin 1918 à Meknès, il sortait en 1921 avec le grade de sous-lieutenant , fut nommé par le général Lyautey au tabor de la police de Tanger ( zone internationale ) puis caid de SETTAT , Le capitaine M'hamed Senoussi le remplaçait à la pachaouia de la ville. A la déclaration de l'indépendance le Pacha Senoussi quitta le Maroc vers la France ou il poursuivait sa carriére militaire ainsi que son khalifa Abderrahman Elktiri. Il quitta l'armée française avec le grade de colonel Août 1953, les premieres attentats nationalistes sont exécutés avec des bombes de fabrication artisanale, des policiers zemmouris de Port-Lyautey , gagnés à la résistance, fournissent des munitions et des explosifs. Une chaîne de passeurs d'armes s'organise pour le ravitaillement en grenades et révolvers provenant de la zone espagnole et transitant par Port-Lyautey, Des soldats américains à court d'argent vendent eux aussi des armes volées de leur base, à la résistance. Le 13 aout 1954 des émeutes éclates ( 7 jours avant le 20 aout, premier anniverssaire de la déposition et exil du Sultan Sidi Mohamed ben Youssef , future Mohamed V ) Juillet 1956 . C’est avec plus d’une heure de retard sur l’horaire que le sous-marin L’Africaine est entré au port. Ce bâtiment de la Marine Française, jaugeant 900 tonnes en surface et 1200 en plongée, et qui compte à son bord 52 hommes d’équipage, eut quelques difficultés avant d’accoster : le quai se trouvant en effet trop haut pour un sous-marin. Néanmoins, le lieutenant de vaisseau Sciard, commandant sut mener sa tâche à bien. Une foule nombreuse massée sur les quais, suivit attentivement la manœuvre de cet engin aux formes bizarres. Depuis très longtemps, en effet, Port Lyautey n’avait eut l’honneur d’accueillir dans ses eaux un sous-marin. C’est surtout ceci qui souleva la curiosité des habitants du Rharb. L’Africaine restera à Port Lyautey quelques jours seulement, avant de rejoindre son port d’attache à Toulon.

    Population 1912-1956

    Annèe Marocains Français
    1912 500 600
    1914 1000 1000
    1915 1456 2000
    1916 2000 1100
    1917 2100 1150
    1920 2204 2362
    1921 6370 3062
    1926 6030 3901
    1931 13251 5482
    1936 15777 5684
    1951 43037 8868

    A cause de la deuxiéme guerre mondiale le nombre des français a déminuè
    On constate, jusqu'en 1920, que les marocains sont moins nombreux que les européens,
    mais à compter de l'année suivante, leur progression s'accuse rapide et décisive.

    Noms restés dans la mémoire


    La famille DE SENAILHAC eut une grande influence sur l'activité de la ville de Kénitra, appréciée par les Marocains.
    A ce jour, leur nom est resté dans la mémoire collective des marocains. Il existe tout un quartier appelé « Diour d'Sniack ».
    Certains noms sont restés, puis transformés le temps passant :
    « Filaj » pour Village Zone réservée aux européens
    « Camouni » pour CAMP MONOD
    « KAMBIR » pour CAMP ALBERT,
    « Douar Larna » pour ARNAUD,
    « Douar Rabouz » pour ERBOOZ

    Photos


    Le Marché


    Le ponceau qui a donné son nom à Kenitra


    Jardin public et Régie des Tabacs
    Ecole des Filles

    Les Bon-Logis


    Le Souk

    Photos1


    Horloge .Avenue de la Gare
    Ecole du Port

    Hôtel La Mamora
    Jardin public

    Le Souk 


    L'Hippodrome